Bedford
– 10 décembre 2020. Depuis 2017, l’Organisme de bassin versant de la baie
Missisquoi réalise une campagne de sensibilisation et d’inspection des
embarcations auprès des plaisanciers de la baie Missisquoi concernant les espèces
exotiques envahissantes (EEE). Sur les 2 350 embarcations qui ont empruntées
les mises à l’eau ciblées par le projet, 1 690
ont été inspectées et 370 embarcations transportaient des EEE à leur
insu.
L’importance de la sensibilisation
L’OBVBM
estime que plus de 3 000 personnes, de 2017 à 2020, ont été sensibilisées à
l’impact des EEE et aux mesures à prendre pour éviter leur propagation. En
2018, 45 % des répondants disaient avoir pris des mesures pour prévenir la
propagation d’EEE (lavage, inspection visuelle et retrait des EEE ) ; en 2020,
ils étaient plus de 65 % .
Le
transport d’EEE lors d’activités récréatives est un des principaux facteurs de
propagation de ces espèces d’un plan d’eau à l’autre. Lorsqu’une embarcation
change de plan d’eau, le risque de contamination augmente. Lors des dernières
années, c’est près de 30 % des répondants qui disaient changer de plan d’eau
avec leur embarcation, majoritairement pour la rivière Richelieu, le fleuve
Saint-Laurent, ou encore les lacs Memphrémagog et Brome.
Aucune réglementation encore en vigueur sur la portion québécoise du
lac Champlain
Le
lavage des embarcations est une mesure simple qui permet de lutter efficacement
contre la propagation et l’introduction des EEE. Certaines municipalités du
bassin versant de la baie Missisquoi ont des réglementations à cet effet, comme
Eastman et Potton. Bien qu’il n’existe actuellement aucune réglementation
obligeant le lavage des embarcations à la baie Missisquoi, ni de station de
lavage à proximité de la baie, cette situation pourrait être appelée à changer
dans les années à venir.
Les
municipalités riveraines de la baie Missisquoi ont manifestées leur intérêt
pour la mise en pace de mesures pour réduire la propagation des EEE dans la
baie. L’OBVBM a déjà offert son appui pour soutenir ces municipalités dans leur
réflexion pour la mise en place de mesures de préventions ou pour la mise en
place d’une règlementation commune.
Myriophylle à épi : ennemi numéro un du lac
La
principale EEE présente dans la baie Missisquoi est le myriophylle à épi (Myriophyllum spicatum)et
c’est aussi celle qui a le plus souvent été interceptée. En plus de ses impacts
sur l’environnement, cette espèce cause des désagréments aux activités
récréatives, entraînant parfois la dévaluation des propriétés riveraines.
Le
myriophylle à épis n’est toutefois pas la seule EEE présente dans les eaux de
la baie Missisquoi, on peut y retrouver la moule zébrée qui est présente
maintenant depuis quelques années. Cette moule s’accroche aux coques des
navires et ses larves microscopiques peuvent survivre dans les eaux résiduelles
des bateaux.
Une inspiration qui vient du sud de la frontière
La campagne de sensibilisation et d’inspection des embarcations s’inspire du
programme d’intendance des rampes de mise à l’eau (boat launch stewards) réalisé depuis plusieurs années au lac
Champlain dans les États du Vermont et de New York. Ce programme vise à
sensibiliser les plaisanciers sur les impacts des espèces aquatiques
envahissantes et à fournir des recommandations pour éviter la propagation de
ces espèces d’un plan d’eau à l’autre.
Ce projet est financé depuis 2017 par le Lake Champlain Basin
Program. L’OBVBM remercie Port de Plaisance de Venise-en-Québec qui accueille
les employés de l’OBVBM et le projet depuis le début.
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