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Projets en cours
Projets en cours visant à diminuer l’impact de l’agriculture sur l’environnement
La MRC Brome Missisquoi et l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBV) travaillent de concert depuis 2016 pour réduire l’impact des eaux de ruissellement provenant des terres agricoles dans les cours d’eau. Leur projet s’inscrit dans le cadre des Interventions ciblées sur le contrôle de l’érosion et la conservation des sols.
Le premier volet du projet qui concerne l’accompagnement des producteurs agricoles est réalisé par l’OBV alors que le volet des travaux d’entretien du cours d’eau est réalisé par la MRC .
Cette approche novatrice en termes de travaux d’entretien de cours d’eau/actions agricoles s’avère une avenue très intéressante pour réduire la pollution diffuse agricole et améliorer la qualité de l’eau et les habitats sur le territoire.
Volet accompagnement des producteurs agricoles
Dans le cadre de ce projet, l’OBV se concentre sur l’accompagnement des entreprises agricoles situées dans les différents bassins versants des cours d’eau entretenus par la MRC de Brome Missisquoi ainsi que d’autres secteurs vulnérables à l’érosion identifiés sur le territoire.
Les plans d’interventions réalisés à l’aide de données géoréférencées, de la microtopographie du territoire, des patrons d’écoulement préférentiels de l’eau au niveau des parcelles agricoles, de la photo-interprétation et du plan de rotation des cultures permettent aux agronomes d’identifier, avant de rencontrer les producteurs, quelques problématiques qui seront ensuite validées sur le terrain. Enfin, un diagnostic des champs est réalisé et des actions sont recommandées.
Les cultures de couverture, la culture sur résidus, l’aménagement de bandes riveraines et de zones de captage de sédiments, la gestion serrée des fertilisants et la conversion en prairie pour les secteurs les plus vulnérables font partis des actions recommandées par les agronomes pour réduire les apports de phosphore et de sédiments, de source agricole, vers les cours d’eau. En fonction des coûts et du financement disponible, les entreprises choisiront de mettre en pratique les recommandations qui conviennent le mieux à leur situation.
À ce jour, plus de 130 entreprises agricoles ont été visitées et sensibilisées à la problématique de la pollution diffuse agricole par l’équipe de l’OBVBM.
Parmi les projets réalisés, soulignons l’aménagement de plus du 12 km de bandes riveraines élargies avec la plantation de plus de 12 000 arbustes, l’aménagement d’une trentaine d’ouvrages hydroagricoles, l’implantation de plus de 300 hectares de cultures de couverture et de cultures intercalaires, la conversion en prairie permanente de quelques hectares précédemment cultivés en maïs ou soya, et le retrait d’une superficie de 5,53 hectares en aménagement pour la biodiversité avec compensation financière du programme ALUS Montérégie chez 5 entreprises du bassin versant.
Volet aménagement des cours d’eau
Lorsque des travaux d’entretien sont décrétés par la MRC Brome-Missisquoi, une analyse du bassin versant et de la dynamique du cours d’eau (débit solide et débit liquide) est effectuée pour planifier les concepts d’aménagements. Ces aménagements sont intégrés aux travaux d’entretien des cours d’eau dans le but de rétablir le drainage des terres, d’assurer une plus grande stabilité du cours d’eau, d’améliorer la qualité de l’eau, des habitats riverains et aquatiques et de réduire la fréquence des travaux d’entretien.
Sur la vingtaine de cours d’eau entretenus depuis 2016 sur le territoire de Brome Missisquoi, 7 cours d’eau ont fait l’objet de travaux de bonifications : plantation d’arbustes dans les talus pour favoriser leur stabilité et augmenter l’ombre au cours d’eau, aménagement de chenal à deux niveaux, aménagement de bassins de sédimentation et d’aires de filtrations.
Les producteurs agricoles qui sont directement et financièrement concernés par les travaux d’entretien, sont généralement sensibles aux recommandations proposées par l’équipe de l’OBVBM. Cette approche facilite donc l’engagement et la réalisation des actions dans ces bassins versants.
À raison d’environ 10 kilomètres de cours d’eau entretenus par année sur le territoire de la MRC, une superficie importante du territoire agricole du bassin versant de la baie Missisquoi sera ainsi couverte progressivement par un accompagnement personnalisé. Cette collaboration entre l’OBV et la MRC, ainsi que la formule d’accompagnement des entreprises agricoles des bassins versants des cours d’eau entretenus, est unique au Québec et commence à porter fruits.
Ce projet est rendu possible grâce à l’aide financière des organismes suivants : Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), MRC de Brome Missisquoi Lake Champlain Basin Program (LCBP) ainsi que l’Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM).
Bassin versant de la rivière aux Brochets (15 bassins versants)
- Branche 10 du ruisseau Groat Branches, 17, 30, 40, 43, 46 du ruisseau Morpions Cours d’eau Walbridge et les branches 17, 30 et 31
- Branche 1 du ruisseau Galipeau
- Cours d’eau Merida-Verville, Franck Ditch, Elliot, Edwing et Cobern
Bassin Versant de la rivière de la Roche (9 bassins versants)
- Branches 3, 6 , 10, 13, 15 et 19 du ruisseau Brandy
- Br. 4 du ruisseau Swennen
- Lot 56 et 133
Les projets réalisés se trouvent sur la carte interactive.
La table de concertation en milieu agricole a été mise sur pied pour effectuer un suivi avec les entreprises agricoles de la région. Le dialogue est ainsi constant et facilite la mise sur pied de pratiques durables en agroenvironnement.
L’OBVBM a commandé cette étude à l’IRDA dans le but de prioriser les interventions dans le bassin versant en fonction de l’efficacité estimée des différentes mesures envisagées pour réduire les apports sédimentaires et les contaminations au phosphore.
Projets en cours des partenaires
Étude de Agriculture et Agroalimentaire Canada, menée par Isabelle Royer, Ph.D., chercheure scientifique, Direction générale des sciences et de la technologie.
Résumé de l’étude : Bien que la disponibilité accrue de phosphore et d’azote ait été identifiée comme étant les principaux facteurs de prolifération des cyanobactéries, leur présence dans des systèmes à faible teneur en nutriments ou à la suite de réductions des nutriments suggère que d’autres facteurs peuvent jouer un rôle.
Les métaux traces (par exemple, le cobalt (Co), le cuivre (Cu), le fer (Fe), le manganèse (Mn) et le zinc (Zn)) sont nécessaires à la croissance des cyanobactéries, mais l’influence des métaux traces élevés sur les cyanobactéries et leur potentiel de déclenchement d’une floraison dans les masses d’eau canadiennes n’a pas été bien caractérisée. Il est courant de nourrir les vaches laitières avec des concentrations de métaux traces supérieures à celles recommandées dans le but d’optimiser la fermentation du rumen, la production et la qualité du lait, et la santé générale. La faible biodisponibilité de ces métaux signifie qu’une grande partie n’est pas retenue par la vache et finit dans le fumier. L’épandage de fumier à forte teneur en métaux traces est soupçonné d’augmenter leur concentration dans le sol et, par conséquent, la quantité absorbée par les racines des plantes, ainsi que de modifier le microbiome du sol. En outre, l’épandage de fumier à forte concentration en métaux traces pourrait entraîner une augmentation de ces métaux traces dans les masses d’eau en raison du lessivage du sol. Des niveaux élevés de métaux traces dans les systèmes aquatiques pourraient alors déclencher une prolifération de cyanobactéries et affecter la qualité des masses d’eau.
Les objectifs de cette étude sont les suivants :
- Évaluer la relation entre l’augmentation des niveaux de métaux traces dans l’alimentation des vaches et les concentrations de métaux traces dans le fumier de vache, la fermentation ruminale, la digestibilité totale apparente des voies respiratoires et le microbiome fécal et ruminal des vaches laitières ;
- Évaluer l’impact de l’épandage de fumier de différentes concentrations de métaux traces sur les niveaux de métaux traces dans les sols, les plantes, les racines et le lixiviat du sol ;
- Déterminer l’impact des concentrations de métaux traces du fumier de vache sur le microbiome du sol ;
- Évaluer l’impact de l’épandage de fumier à différentes concentrations de métaux-traces sur la croissance et la physiologie des cyanobactéries, y compris le passage entre les souches productrices de toxines et les souches non productrices de toxines et leur production de toxines en culture pure ;
- Évaluer l’impact de l’épandage de fumier à différentes concentrations de métaux-traces sur l’abondance et la composition des communautés phytoplanctoniques dans les masses d’eau adjacentes.